Moï Dorogoï


(Mon Cher[i])
Lettres de Gala à Paul Eluard


Avec Pascale Bardet, Hadrien Trigance

Accessoires
Johannes Von Saurma et Fabrice Oppici

Création lumière
Miguel Sevret

Conception sonore
Pierre-Elie Lamaison

Musique
Anatoli Liadov

Mise en Scène
Nadine Darmon


L’histoire
Paul-Eugène Grindel — qui s’appela Paul Éluard — et une jeune fille russe, Héléna Dmitrievna Diakonova — qu’il immortalisera sous le nom de Gala — se rencontrèrent en décembre 1912 au sanatorium de Clavadel, près de Davos, où ils soignaient l’un et l’autre une atteinte de tuberculose. Ils avaient 17 ans.
Lorsqu’ils durent se séparer pour la première fois, avant le début de la guerre, en 1914, Gala retourna en Russie. Mobilisé en décembre de la même année, Éluard est, pour des raisons de santé, versé dans le service auxiliaire, puis, en août 1916, affecté à l’hôpital ordinaire d’évacuation n°18, à Hargicourt dans la Somme, à quelques kilomètres de la ligne de feu, où les blessés arrivent du front par milliers. Quatre mois plus tard enfin, le 28 décembre 1916 — et ce malgré les supplications, voire les menaces de Gala, arrivée de Russie en septembre et vivant à Paris chez les parents Grindel — Éluard obtient d’être versé au 95ème régiment d’infanterie et se retrouve sur le front. 

La mise en scène
Les quinze lettres autour desquelles s’articule le spectacle témoignent du violent combat que Gala, la muse amené contre la pulsion de mort qui s’est emparée du jeune poète Paul Eluard, désireux d’affirmer son courage dans l’acte guerrier. Dans un français approximatif, elle y développe ses arguments avec passion. Comment appréhender aujourd’hui cette correspondance qui appartient à l’histoire de l’Art ?
Loin de mettre en scène Gala et Paul Eluard dans leur intimité, nous nous sommes emparés de ces lettres pour donner à entendre un implacable et naïf chant d’amour contre la guerre. 
« Il y a une scénographie de l’attente : je l’organise, je la manipule, je découpe un morceau de temps où je vais mimer la perte de l’objet aimé et provoquer tous les effets d’un petit deuil. Cela se joue donc comme une pièce de théâtre» – Roland Barthes – Fragments d’un discours amoureux.
«Le poète est celui qui inspire plus que celui qui est inspiré» – Paul Eluard.