De Rodolphe Corrion
Interprétation
Dorothée Girot
Création lumière
Jennifer Montesantos et François Luberne
Graphisme
Iris YassurMise en scène
Rodolphe Corrion
L’histoire
Théodora, comédienne au chômage, obtient le rôle de
Cassandra dans le soap opera « Troys Corp ». Le monde de la télévision la rend
très populaire et la place en première ligne lors d’un sondage sur les
élections présidentielles réalisé auprès des téléspectateurs. Questionnée par
cette popularité inattendue et écœurée par sa mauvaise prestation dans la série
qu’elle découvre en se voyant à l’écran, elle décide de se lancer dans la
course à la présidentielle.
Seulement voilà : Théodora sent le malheur des autres. Elle
prédit des catastrophes pour le pays. Les électeurs sont toujours séduits par
le personnage mais ne croient pas ses prédictions ! Interloquée par cette
contradiction, Théodora, devenue présidente de la République, se heurte à un
peuple qui l’aime mais ne vote pas ses réformes. Et si Cassandra, la working
girl invraisemblable du médiocre soap dont elle faisait partie était la clé de
son avenir et de sa sérénité ?Réécriture du mythe de Cassandre, héroïne et devineresse malheureuse de la légende de Troie, CASSANDRA dresse le portrait d’une femme qui se cherche et tente les grandes aventures de l’existence malgré les caprices de l’opinion publique. De la télévision à la politique, c’est le jeu délirant du paraître et de l’image auquel doit s’adonner une femme qui a pourtant soif de vérité.
La mise en scène
La comédienne joue Théodora qui joue le rôle de Cassandra et
celui plus complexe de la politicienne. Autrement dit, la comédienne joue
« le rôle de » qui joue « les rôles de ». Ici, c’est donc
la comédienne qui commande. Elle raconte, elle joue, elle joue à jouer, à sa
guise, selon son humeur, à sa façon. Elle joue quelque chose, s’interrompt pour
nous expliquer, reprend, se fatigue, se motive, se change. Sans arrêt. Elle est
la grande maîtresse du spectacle qui se construit au présent sous les yeux du
spectateur. Pas de technicien plateau : La comédienne déplace elle-même
ses accessoires, arrange son espace. Seules les lumières habillent cet ensemble et marquent les nombreuses ruptures de rythme, de ton, d’ambiance et de récit.
Polymorphe, la comédienne passe de la robe de cocktail au vêtement du dimanche pluvieux en passant par le manteau monacal ! Un spectacle de la rupture, du changement, de la surprise et du décalage. Car elle est décalée. Elle cherche la vérité dans un monde de mensonges. Mais le théâtre n’est-il pas ce formidable masque au vernis parfait qui nous révèle la nature profonde des choses ? Si le théâtre est un jeu, la politique l’est aussi… Et la vie ? Théodora joue le jeu de l’existence, elle tente sa chance, au risque de s’effondrer… ou d’être heureuse !